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De Van à Sivas

Van

Dans l’Empire Ottoman, le vilayet de Van était la province la plus peuplée d'Arméniens. Le lac de Van, le plus grand d'Anatolie, se situait autrefois au cœur de l'Arménie historique - au point d'avoir accueilli, au Moyen-Age, le siège du royaume arménien et le catholicossat de l'Eglise apostolique. Les habitants vivaient de l’agriculture et de l’élevage, ainsi que de différents métiers de l’artisanat : tissage de vêtements et de tapis, bijouterie et travail de l’argent. Quelques-uns possédaient une flotte de bateaux et assuraient la traversée du lac pour les hommes et les marchandises.
Van était l’une des plus belles villes de la Turquie d'Asie, avec des jardins et des vignobles, surplombant le lac au centre d'un plateau entouré de montagnes.
La ville abritait également de nombreuses églises. Le monastère de Varagavank, détruit pendant le génocide de 1915, était un important centre religieux. Sur l'île d'Aghtamar au centre du lac, une église du 9e siècle a été transformée en musée, et nombre croissant d'Arméniens ont à cœur d’y venir en pèlerinage.
La ville est aujourd’hui la préfecture de la province de Van, et compte plus de 380 000 habitants.


Erzerum

La ville d’Erzerum est une ville d’Arménie occidentale aujourd’hui située en Turquie. Située au nord de Blitis et de Van, à 1 945 mètres d'altitude, elle est l’une des plus hautes villes de la région.
Sous l’Empire Ottoman, le vilayet d'Erzerum regroupait plus de 200 000 Arméniens. Ces derniers pratiquaient surtout l’artisanat et le commerce, détenant la moitié des magasins de la cité. Les établissements scolaires étaient de grande qualité, de même que la vie culturelle, artistique et religieuse.
La ville connut des heures sombres pendant le génocide arménien, lors duquel elle fut un important centre de déportation et d’extermination. On estime aujourd’hui que 90% des arméniens de la région furent tués à cette époque.


Harpout

Aujourd’hui petite ville de Turquie, Harpout était auparavant une grande ville forteresse construite par les premiers rois d’Arménie, dont il ne reste que des vestiges.
Sous l’Empire Ottoman, Harpout était la ville principale du vilayet de Mamouret-ul-Aziz, créé en 1879 et parfois désigné comme « province de Harpout ». Les Arméniens représentaient alors la moitié de la population, principalement dans la ville haute avec quatre quartiers groupés en paroisses. La vie culturelle y était très riche.
En novembre 1895, durant les massacres hamidiens (première série d'actes criminels perpétrés contre les Arméniens de l'Empire ottoman à la fin du XIXe siècle), Kharpout fut attaquée et de nombreuses maisons, églises et monastères arméniens pillés. De nombreux arméniens périrent dans les massacres. En 1915, Kharpout fut également l'une des villes touchées par le génocide arménien.


Bitlis

Aujourd’hui préfecture de la province turque du même nom, la ville de Blitis faisait autrefois partie du haut-plateau arménien. Dominée par deux massifs montagneux, elle se situe à 1 545 mètres d'altitude, sur les flancs de la vallée de la rivière Bitlis (un affluent du Tigre), à 25 km des rives du lac de Van.
En 1915, un tiers de la population de Bitlis était arménienne. Près de 15 000 d’entre eux furent massacrés durant le génocide.
Après la guerre, le traité de Sèvres prévit de rattacher Bitlis à l’Arménie, mais il ne fut jamais ratifié et l’Arménie finit par y renoncer officiellement.


Dyarbekir

Bâtie à priximité de la vallée du Tigre, Dyarbekir est aujourd’hui considérée comme la capitale du Kurdistan turc.
Sous l’Empire Ottoman, la ville était composée d’une grande diversité ethnique. Les Arméniens représentaient un tiers de la population (plus de 100 000) et détenaient une part importante de la production artisanale et des échanges commerciaux : travail du cuir, bijouterie, filature de soie et usines de tapis. La communauté comptait quelques négociants en cuivre, en textile et en céréales. Vignes et vergers ceinturaient la ville ainsi que de vastes zones agricoles dédiées aux légumes, à la culture du tabac et du coton. Les Arméniens étaient associés à la gestion de la ville et très présents au conseil municipal. Ils participaient à la gestion des finances et à l’administration fiscale. Apostoliques, catholiques, protestants et chaldéens avaient tous leurs écoles et leurs églises.
Durant le génocide de 1915, la quasi-totalité des arméniens de la ville furent déportés et massacrés.


Sivas

Située au nord-est de la Cappadoce, la ville de Sivas faisait autrefois de l’Arménie occidentale.
Sous l’Empire Ottoman, Sivas comptait environ 70 000 habitants, dont 36 000 Arméniens. Leurs quartiers étaient tous situés dans le centre de la ville. Cette province était l'une des plus prospères de l'Empire, et ses terres étaient particulièrement fertiles. Sivas se distinguait aussi par une très forte élite arménienne.
Durant le génocide arménien, de nombreux convois de déportés partaient de Sivas en direction du sud vers les camps de concentration.