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De Mesrop Machtots à Missak Manouchian

Mesrop Machtots
Inventeur de l’alphabet arménien (Ve siècle)

Mesrop Machtots est un moine, considéré par le poète Parouir Sévak comme « le plus grand homme politique que l'Arménie ait connu ». Afin de traduire la première Bible arménienne populaire, il inventa en 405 l'alphabet arménien, lequel contribua à l'âge d'or de la littérature arménienne, mais aussi à la transmission de la langue et de la culture.

Calqué sur le grec, initialement composé de 36 lettres (2 lettres supplémentaires lui furent ajoutées au XIIe siècle), cet alphabet s'écrit de gauche à droite et utilise des majuscules et des minuscules.

 

Grégoire Ier l'Illuminateur
Évangélisateur de l’Arménie (IIIe -IVe siècle)

Confesseur et évêque, il est le fondateur de l'Église arménienne.

Issu de la famille royale de Tiridate III, Saint-Grégoire fut d'abord emprisonné pour sa religion chrétienne, avant d'être gracié par le Roi et de le convertir. L'Arménie fut ainsi la première nation à donner la paix à l'Église et à reconnaître le christianisme comme religion d'État, 75 ans avant l'Empire romain.

Reconnu comme apôtre de l'Arménie, et après de multiples travaux apostoliques, Saint-Grégoire se retira dans une grotte et y mourut en paix, vers 326.

 

Tigrane le Grand
Roi des rois (1er siècle avant J.-C.)

Né vers 140 et mort en 55 avant J.-C., Tigrane II le Grand régna sur l'Arménie de 95 à 55, faisant connaître au royaume son expansion maximale. La "Grande Arménie" devint l'Etat le plus puissant de l'Orient romain : son territoire s'étendait du Caucase et des Alpes pontiques jusqu'au nord de l'Irak, de la mer Caspienne à la mer Méditerranée. Appelé "roi des rois" par plusieurs historiens et écrivains d'Occident, Tigrane faisait, selon Cicéron, trembler la république romaine par la prouesse de ses armées. Il fut finalement battu par le général romain Pompée en 66 avant J.-C..

 

Zénobie
Reine des reines (Ier siècle après J.-C.)

Zénobie était la fille du roi Mithridate, qui gouverna l'Arménie sous protectorat romain au 1er siècle après J.-C.. Elle épousa son cousin Rhadamiste, fils du roi d'Ibérie (territoire de l'actuelle Géorgie), lequel destitua son beau-père et exécuta sa belle-famille pour s'emparer du pays. Rhadamiste et Zénobie montèrent sur le trône en 51, mais les Arméniens, aidés des Parthes, se révoltèrent et les contraignirent à prendre la fuite. Sur le point d'être pris par l'ennemi, Rhadamiste poignarda Zénobie et la jeta dans la rivière Araxe. Selon l'historien romain Tacite, Zénobie survécut et fut secourue par des bergers, lesquels la soignèrent et la conduisirent auprès du nouveau souverain d'Arménie, Thiridate 1er, qui la traita avec déférence.

Le personnage de Zénobie inspira l'auteur dramatique français Prosper Jolyot de Crébillon dans l'écriture d'une tragédie, Zénobie et Rhadamiste, représentée pour la première fois à la Comédie Française en 1711 et considérée comme le chef d'oeuvre de son auteur.

 

Gulizar
Jeune fille rebelle (XIXe siècle)

Relatée par sa fille Arménouhie Kévonian dans le livre Les noces noires de Gulizar, l'histoire de cette jeune arménienne eut lieu dans une province de l'Empire Ottoman, à la fin du XIXe siècle. A cette époque, les exactions contre les arméniens se multipliaient, préfigurant le génocide qui allait survenir quelques décennies plus tard : stimulés par le gouvernement turc, les chefs de bandes kurdes s'adonnaient à la mise à sac des villages arméniens. Enlevée puis séquestrée par le chef kurde Moussa Bek qui la convoitait, la jeune Gulizar, âgée de seulement quinze ans, résista puis parvint à s'enfuir quelques mois plus tard. Avec courage, elle dénonça son ravisseur auprès de la justice turque, laquelle condamna Moussa Bek à un pèlerinage à la Mecque.

 

Missak Manouchian
Résistant durant la Seconde Guerre mondiale

D'origine arménienne, Missak Manouchian est né en 1906 à Adiyaman, dans l’Empire ottoman. Ses premières années furent marquées par la perte de ses proches, emportés par le génocide de 1915. Après avoir séjourné dans un orphelinat français en Syrie, il parvint à gagner la France en 1925, à l’âge de dix-neuf ans. D’abord menuisier, il devint tourneur aux usines Citroën, mais la crise de 1929 entraîna son licenciement. Sensible aux combats politiques, il rejoignit un groupe communiste arménien en 1934 et devint un militant actif.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il entreprit de se consacrer à la résistance armée et intégra, en février 1943, les francs-tireurs et partisans – main d’œuvre immigrée (FTP-MOI). Son groupe de résistants était exclusivement composé d’étrangers, Italiens, Polonais, Hongrois, Arméniens, etc.

Le groupe accomplit des dizaines d’attentats, dont l’exécution du général Julius Ritter (1893-1943), nommé en France pour y superviser le recrutement de la main d’œuvre destinée au Service du Travail Obligatoire (STO) en Allemagne.

Missak Manouchian fut arrêté le 16 novembre 1943, avec vingt-deux autres de ses compagnons. Leur procès se déroula en février 1944 et fit l’objet d’une vive propagande nazie, via une affiche placardée sur les murs de Paris, qui le dénonçait lui et ses camarades. Contre toute attente des autorités allemandes, celle que l’on surnommait l’Affiche rouge devint le symbole de l’engagement des étrangers dans la Résistance. Manouchian et ses compagnons furent fusillés le 21 février 1944, au mont Valérien. Missak Manouchian avait 37 ans.

À ce jour, Arsène Tchakarian est le dernier survivant du groupe, symbole de l'engagement des étrangers dans la Résistance française.