Du doudouk au kanoun
Le répertoire de la musique traditionnelle arménienne associe des compositions à caractère ethnographique ou de la vie quotidienne, des chants de troubadours, des pièces instrumentales anciennes ou contemporaines. Il peut mobiliser jusqu’à seize instruments différents, répartis dans toutes les familles connues : cordes, vents et percussions. Ces instruments sont pour la plupart communs aux différents peuples de leur région d’origine, mais sont par leur facture particulièrement adaptés aux chants arméniens. Ils ont permis aux Arméniens de développer un art original tout en intégrant les influences des peuples qu'ils ont côtoyés, dans leurs territoires historiques comme en diaspora.
Le doudouk
Le doudouk est une flûte hautbois, en bois d’abricotier ou de poirier, percée d’au moins 8 trous et munie d’une anche double en roseau cerclée d’une bague. Il est considéré comme le plus « arménien » des instruments traditionnels. De fait, le son qu’il produit, profond et plaintif, doux et velouté, légèrement nasillard, est particulièrement adapté à l’expression de la tristesse et du recueillement.
Géographie : Sud-Caucase (Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan) et par influence, Turquie et chez les Kurdes
Le zourna
Le zourna est une flûte à anche double, terminée par une extrémité conique et dotée d’une forte résonance dans le registre aigu. Il est d’ordinaire joué en plein air, au cours des réjouissances populaires.
Géographie : Caucase, Iran, pays arabes, Grèce, Balkans, Niger
L'oud
Instrument à cordes pincées, proche du luth avec lequel il a en commun le nombre de cordes et la caisse de résonance en forme de poire, l'oud se tient de la même façon qu'une guitare. Instrument soliste, il est très populaire et se prête à tout le répertoire folklorique.
Géographie : Caucase, pays arabes, Grèce
Le davoul
Percussion cylindrique en noyer ou pin, recouvert de peaux de chèvre reliées entre elles par un entrelacs de cordes, le davoul peut être utilisé en position assise ou debout accroché à l’épaule. Autrefois instrument guerrier, le davoul tient aujourd’hui une place fondamentale dans l’orchestre traditionnel, où il donne le rythme et l’impulsion.
Géographie : Caucase, Grèce, Iran
Le kamantcha
Instrument à cordes frottées par un archet, composé d’une caisse de résonance presque sphérique et d’un manche légèrement conique en bois de mûrier ou d’abricotier, il se joue tenu verticalement sur la cuisse gauche. Instrument de virtuosité aux sons mélancoliques et ténus, le kamantcha est l’ « âme » de la mélodie dans la formation musicale arménienne.
Géographie : Caucase, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan
Le kanoun
Le kanoun fait partie de la famille des cithares sur table à cordes pincées. En noyer ou en érable, il possède 72 à 75 cordes en nylon. Posé sur les genoux, ses cordes sont pincées d’avant en arrière à l’aide de deux onglets fixés à chaque index par des bagues métalliques.
Instrument soliste mais aussi d’accompagnement dans les grandes formations traditionnelles d’Arménie, il est souvent joué par groupe de trois ou cinq, principalement par des femmes.
Géographie : Arménie, Turquie et pays arabes du Moyen-Orient (Irak, Liban, Syrie, Égypte)