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Rencontre avec Lydia Kasparian

Artiste spécialement invitée par Le Cpa, pour son regard sensible, singulier et lumineux sur les paysages et patrimoine arménien. Lydia Kasparian nous donne à voir de l’Arménie ce que d’autres n’explorent pas… C’est aussi un clin d’œil à son père, le grand photographe Roger Kasparian, l’œil des sixties, exposé en 2021 au Cpa.

Qui êtes-vous ?

Lydia Kasparian, je suis née dans une famille de photographes. Elevée dans un studio de photos à Montreuil, j'ai assisté aux prises de vues de mariages, communions, portraits etc. J'ai respiré les effluves de révélateur, j'ai vécu la magie des tirages noir et blanc que nous faisions le soir dans le laboratoire au-dessus duquel nous vivions et, très jeune, j'ai secondé mes parents dans le studio de photographies. C'est donc tout naturellement que j'ai appris la photo, avec passion. Je peux donc dire, comme mon père Roger Kasparian, que je suis "photographe de naissance".

Quel est votre parcours ?

J'ai eu un parcours très varié : des études à Skéma, MBA aux USA, prof de maths, agent immobilier pendant 25 ans avec mon mari, photographe pour la presse arménienne française, et je n'ai jamais cessé de faire de la photo en parallèle de mes activités. Ayant une prédilection pour les portraits, j'ai parcouru le monde avec mes enfants en photographiant le riche patrimoine humain et naturel. Etant d'origine arménienne, la Guerre des 44 jours de 2020 m'a profondément choquée et j'ai compris que nous devions, en tant que photographes, aller témoigner en images sur la situation. J'y ai entrainé mon père, mon fils et mes filles, tous très engagés et artistes dans l'âme.

Votre actu du moment au Cpa ?

Je suis heureuse de présenter une série de photographies issues de mes voyages en Arménie entre 2020 et 2023, accompagnée de mon père et de mon fils, alors âgé de 10 ans. Ensemble, nous avons sillonné les routes jusqu’aux frontières de la Turquie, de la Géorgie, de l’Iran et de l’Azerbaïdjan pour vous livrer une beauté intemporelle de l’Arménie. Entre hauts-plateaux montagneux, trésors patrimoniaux et sites emblématiques tels que le Mont Ararat, Noravank, monastère du XIIIe siècle, Noratus, le site aux mille khatchkars mais aussi des rencontres, des sourires. Je souhaite transmettre un message d’espoir pour ce pays et ce peuple qui ont traversé et traversent des moments tragiques mais qui gardent la foi en l’avenir et cela s’exprime dans le sacré que l’on retrouve de toute part en Arménie. C’est ce que je souhaite que mes photos puissent transmettre : un message lumineux.

Quels sont vos projets futurs ?

Continuer à témoigner en lumière sur le monde qui nous entoure. J'ai ainsi réalisé plusieurs reportages au Moyen-Orient, en Amérique Latine et en Europe de l'Est, à l'écoute notamment des diasporas arméniennes que j'y ai rencontrées.