Artiste originaire de Valence, Laura Ben Hayoun Stepanian nous fait l’honneur de revenir exposer au Cpa cet été et jusqu’au 1er février 2026, posant un regard contemporain, décalé sur les liens entre diaspora et Arménie actuelle.


Qui êtes-vous ?
Je suis artiste photographe. Je suis née et j'ai grandi à Valence où je reviens encore régulièrement voir ma famille. De fait, la majorité de mon travail je le réalise entre Valence et l'Arménie ou l'Algérie. J'essaye d'y raconter l'histoire de ma famille mais aussi la mienne en la mêlant à celles de ces territoires d'où nous venons. Ce sont des histoires de diasporas, de retrouvailles. Mais aussi d'émancipation et de découvertes. Dans mes photographies, les gens jouent et nous nous amusons à mettre en scène, de manière très instinctive, les histoires qui nous habitent les belles et celles qui sont parfois difficiles.
Quel est votre parcours ?
J'ai d'abord obtenu un master en anthropologie puis je me suis dirigée vers la réalisation documentaire et la photographie un peu plus tard. J'ai obtenu mes diplômes à l'université et je n'ai donc pas suivi un cursus traditionnel en écoles d'art. J'ai toujours en moi ces premières recherches. J'ai toujours cet intérêt pour des petits groupes, de partir de l'intime pour essayer de raconter des histoires ensuite plus larges que l'on partage tous et toutes quelles que soient nos origines : les traversées, les familles créées et recréées...
Votre actu du moment au Cpa ?
À partir de cet été, j’ai la chance de présenter mon travail Apprends-moi à coudre/scier dans l’Espace galerie qui nous transporte de la France à l’Arménie, entre Valence et Erevan. Deux de mes œuvres clôturent également la grande exposition L’Arménie du sacré à l’épreuve du temps. Je suis très fière de présenter de nouveau mon travail au Cpa, après une première exposition en 2022 sur une histoire entre Valence et l'Algérie. Je valorise énormément ce soutien au long cours dans un parcours d'artiste où il est parfois difficile de montrer son travail. J'ai aussi été très surprise et heureuse de découvrir que mon grand-père illustre l'affiche des 20 ans avec sa bande d'amis. C'est aussi une histoire de migration et d'ancrage dans un lieu qui se raconte aujourd'hui avec cette exposition et ma présence ici.
Quels sont vos projets futurs ?
Je travaille actuellement sur un projet sur la famille et les identités hybrides, le mélange de pleins de lieux et d'ascendance. C'est un peu comme un grand travail à partir de tous mes projets précédents. Je réalise également un travail sur les chambres de bonnes à Paris, leurs histoires et celles des gens qui y passent un temps, j'y mélange archives personnelles et archives de la ville.