Le monument de Lyon
Léonardo Basmadyan, 2006
Inauguré en 2006 sur la place Antonin Poncet, dans le centre-ville de Lyon, ce monument est la première création de l’architecte Leonardo Basmadyian. Son travail relève d’une démarche mémorielle mais aussi personnelle : son grand-père était un rescapé du Musa Dagh, montagne où eut lieu une partie de la résistance arménienne au moment du génocide. Il s’agit de la seule réalisation de ce type de la part de cet architecte.
Le mémorial se compose de 36 « feuilles » de pierre blanche, gravées de textes et de poèmes et incrustées en leur sommet de pierres obsidiennes issues des terres arméniennes historiques. Leur visibilité est atténuée par les alignements d’arbres qui entourent la place, et dont ils semblent évoquer le pendant minéral ; à l’image des victimes du génocide qu’ils évoquent, leur nombre est difficile à estimer avec exactitude. Si elle semble aléatoire, leur disposition suit en réalité la trame d’une messe arménienne écrite par Gomidas, grand compositeur rescapé du génocide.
Le choix d’implantation de ce monument, la place Antonin Poncet, illustre les besoins mémoriels qui y sont rattachés : un espace central, visible, et suffisamment vaste pour accueillir le public lors de cérémonies commémoratives.
Sa construction ne se fait pas sans heurts : l’année de sa création, des membres de la communauté turque s’y opposent et organisent une manifestation. Le monument est également vandalisé, quelques jours avant son inauguration.
Monument de Lyon, Le Cpa