Échapper au danger : le refuge des juifs et des opposants au nazisme
La Drôme accueille de manière perlée des réfugiés antinazis qui, à partir de 1933, pensent trouver en France un refuge sûr. Leur arrivée en France coïncide cependant avec une crispation sociale liée aux difficultés économiques. La loi Laval du 10 août 1932, première d’une longue série, impose des quotas de travailleurs étrangers dans l’industrie pour favoriser la main d’œuvre nationale. Qu’ils soient récemment arrivés ou implantés depuis plusieurs années, les réfugiés souffrent des difficultés économiques qui entraînent leur concentration dans les villes.
En Drôme provençale, ce sont surtout des Sarrois qui arrivent nombreux en 1935 : la population de la Sarre, petite région frontalière sous administration de la SDN depuis 1919, a décidé à 91 % le rattachement au IIIe Reich. Une minorité d’habitants, inquiète de la politique antisémite nazie, choisit l’exil. Ainsi, à la fin de l’année 1935, cinquante Sarrois arrivent à Nyons, rejoints plus tard par d’autres familles. Ces réfugiés sont issus de la classe moyenne, artisans, commerçants ou agriculteurs. Ils s’adaptent rapidement à la vie nyonsaise et la plupart d’entre eux peut reprendre son métier d’origine.
Toutefois, les Sarrois n’échapperont pourtant pas à la politique antisémite mise en place par le régime de Vichy ; en 1942 et 1944, les rafles provoquent la déportation de 28 personnes. Seules deux reviennent des camps à la fin de la guerre.
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