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Les oubliés

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Les échanges de population gréco-turcs

La fuite des Grecs de Turquie débute dès la prise de Smyrne par les kémalistes. L’armée grecque évacue la Thrace orientale, entraînant dans son sillage des milliers de civils affolés. Un exode précipité qui cause de nombreuses pertes humaines.

Le 10 janvier 1923, les délégations grecques et turques sous l’égide de la Société des Nations conviennent d’un échange intégral, entre les deux pays, des populations rums chrétiennes (attachées à l’Église grecque-orthodoxe) et musulmanes, à l’exclusion de Constantinople, des îles d’Imbros et Ténédos côté turc, et de la Thrace occidentale côté grec. Pour les deux parties, la constitution d’États nationaux ethniques homogènes est le principal objectif de cet échange.

1,2 million de chrétiens d’Anatolie et de Thrace orientale sont ainsi chassés de chez eux et doivent gagner la Grèce, tandis que 400 000 musulmans de Macédoine et d’Épire doivent quitter la Grèce et s’installer en Turquie.

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Le rebétiko, l’âme grecque en exil

Musique populaire apparue en Grèce au début du XXe siècle, le rebétiko s’est propagé à partir des années 1920 dans la banlieue pauvre d'Athènes où se rencontrent deux populations en migration : les paysans venus chercher une vie meilleure à la ville et les Grecs chassés de Turquie qui reviennent au pays après plusieurs générations.

Marika Ninou est sans doute l’emblème de ce métissage musical et de ce brassage de populations. D’origine arménienne, elle chante son amour pour un musulman de Karachi qu’elle rencontre en Turquie en mêlant le grec, l'arabe et turque.

De nos jours, de nombreux groupes contemporains perpétuent cette tradition et témoignent de la manière complexe et variée dont la musique grecque a été enrichie par d’autres traditions du bassin méditerranéen.
Le groupe En Chordais invité par nos collègues de l’ethnopôle du CMTRA  à l’opéra de Lyon en 2018.

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