Les oubliés de la paix
Dans la nouvelle carte du Proche-Orient dessinée par le traité de Lausanne, Il n’est plus question d’une zone autonome kurde, ni d’un foyer arménien en Anatolie, pas plus que de la protection des Assyro-Chaldéens. Malgré les promesses d’autonomie des officiers anglais, français et russes qui les avaient incités à se battre à leurs côtés durant et après la Première Guerre mondiale, ces derniers sont aussitôt abandonnés par les grandes puissances.
Les kémalistes portent alors au pouvoir une nouvelle idéologie, héritière des pensées nationalistes ayant comme projet de base la création d’un État national turc homogène ethniquement et religieusement.
Si la Turquie s’est engagée à laisser en paix les autres minorités demeurées sur son sol, nombre d’entre elles, notamment celles vivant dans les provinces, sont harcelées, victimes d’intimidation et de violences, et sont progressivement contraintes à l’exil.
La communauté internationale, pour sa part, considère que le seul moyen de se prémunir de nouveaux conflits et de protéger les minorités est de les faire disparaître en les déplaçant massivement.
Groupe de réfugiés assyro-chaldéens en Irak. Ils attendent le long de la voie de chemin de fer avant d’être emmenés vers leur nouveau foyer.
Underwood & Underwood, Library of Congress, LC-DIG-ds-10839