Les combattants (suite)
La légion syrienne
Composante marginale de la Légion d’Orient, recrutée principalement depuis 1916 parmi les populations arméniennes, la Légion syrienne est séparée de la Légion arménienne en janvier 1919 et reste stationnée au Liban, puis dans l’intérieur syrien après la conquête de Damas et d’Alep en juillet 1920.
Après avoir reçu sa première organisation officielle le 5 juillet 1920, la Légion syrienne voit ses effectifs augmenter, jusqu’à atteindre 6 000 hommes environ en juillet 1921. Il s’agit de troupes régulières, intégrées dans le dispositifde l’Armée du Levant, et entretenues pour l’essentiel sur les fonds du ministère français de la Guerre. Avec la gendarmerie et les troupes spéciales destinées à lutter contre les bandes armées, la Légion syrienne participe au dispositif de contrôle et de répression mis en place par la puissance mandataire.
Camp de la légion syrienne à Rayak. Rayak est un point ferroviaire très important permettant la liaison entre Damas et Beyrouth d’une part, entre le nord et le sud du pays d’autre part. Son contrôle est essentiel pour le transport des troupes, des armes et des vivres. Elle devient un enjeu dans la lutte qui oppose les troupes françaises à l'armée arabe de l'émir Fayçal. Coll. Tafankejian
Le bataillon assyro-chaldéen
Au lendemain de l’attribution à la France du mandat sur la Syrie et le Liban, un bataillon assyro-chaldéen voit également le jour dans le cadre de l’armée française du Levant. La France a besoin d’effectifs militaires supplémentaires face à la résistance des tribus bédouines favorables à l’émir Fayçal, et décide, en lien avec l’église chaldéenne, de recruter des volontaires au sein des minorités, notamment parmi les Assyro-Chaldéens. Les enrôlés sont d’anciens réfugiés rescapés du génocide, rapatriés en Syrie depuis le Caucase ou l’Irak, en vue de servir comme troupes auxiliaires pour « le détachement frontière » dans la Haute-Djézireh. La première unité est créée le 28 mai 1920. En contrepartie, les Assyro-Chaldéens se voient promettre un foyer national sur une partie de leurs terres ancestrales.
Village peuplé d’Assyro-Chaldéens en Syrie. Pendant la Première Guerre mondiale et le génocide, les rescapés assyro-chaldéens d’Ourmiah et Salmas, du Hakkari, de Bohtan et de Van se sont réfugiés au Caucase. Après avoir aidé la France à occuper la Haute-Djézireh (Syrie), de nombreux combattants font venir leur famille à Hassaké où ils fondent un nouveau foyer. Photographie Antoine Poidebard, Coll. Bibliothèque Orientale – Université Saint-Joseph
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