La guerre après la guerre
La France au Proche-Orient, 1918-1923
Tandis que la Première Guerre mondiale s’éteint sur le continent européen, la signature de l’armistice de Moudros, le 30 octobre 1918, met officiellement fin à la guerre au Levant entre l’Empire ottoman et les puissances de l’Entente.
Cependant, au Proche-Orient, la Grande Guerre ne s’arrête pas. Sous couvert des mandats confiés par la Société des Nations, les provinces arabes de l’Empire et de la Cilicie sont recomposées en zones d’influences françaises et britanniques, extensions de leurs empires coloniaux respectifs.
Objet de convoitises et de disputes entre les grandes puissances, ces territoires sont le théâtre de la montée des nationalismes turc et arabe, tandis que les minorités cherchent désespérément la protection d’un foyer où leurs droits seraient garantis.
Entre 1918 et 1923, une série d’armistices et de traités tentent de régler ces nouveaux conflits avec de dramatiques conséquences sur les populations civiles un véritable big bang pour des centaines de milliers de « réfugiés de la Paix », des populations civiles déjà meurtries par la guerre et le génocide, à présent déplacées, expulsées, évacuées, rapatriées.
La Première Guerre mondiale devient ainsi la matrice d’un nouveau tracé des frontières au Proche-Orient et scelle le sort des anciennes minorités de l’Empire.