Depuis le 24 février 2022, l'invasion de l'Ukraine par la Russie est appelée « guerre d'Ukraine » ou russo-ukrainienne. Les Ukrainiens sont nombreux à devoir quitter leur pays et à vivre différentes formes d'enfermement. La guerre en Ukraine a également remis Tchernobyl au centre de l’attention, rendant de nouveau très proche la menace du nucléaire.
Tchernobyl depuis 1986
Le 26 avril 1986, la centrale nucléaire de Tchernobyl subit un accident nucléaire causé par l'augmentation incontrôlée du réacteur n°4. La fusion du cœur cause une explosion et de grosses quantités de particules radioactives se diffusent dans l'atmosphère, rendant l'air irrespirable et toxique, provoquant de nombreuses maladies et des décès en masse. Cet incident a eu des conséquences très importantes sur le monde entier au niveau politique, économique, écologique et sanitaire. Aujourd'hui, au sein de la ville abandonnée, la zone d'exclusion est la plus radioactive. Certains habitants sont cependant retournés vivre à Tchernobyl grâce à la décontamination de quelques bâtiments où sont hébergés les ouvriers de la centrale nucléaire.
Le 15 décembre 2000, les autorités ukrainiennes ont pris la décision d'arrêter le dernier réacteur définitivement. C'est cet évènement qui va marquer la fin de l'exploitation des réacteurs en Ukraine. Cependant, bien que ce dernier soit toujours arrêté, il reste encore d'importantes quantités de radioactivité. Heureusement, grâce à une communauté internationale financière, un programme de démantèlement a été mis en place afin d'écarter le danger.
Après l'accident de 1986, une zone morte est découverte en Ukraine d’environ 29 km de rayon. La ville la plus connue est Pripiat, qui a vu sa ville se vider de ses 50 000 habitants dans l'urgence de la catastrophe. Depuis 1986, les risques de radiation ont énormément diminué du fait de l'évolution naturelle et des mesures prises par les autorités ukrainiennes. Plusieurs zones sont aujourd'hui décontaminées, grâce aux aides attribuées, et sont donc devenues habitables. Mais la zone d'exclusion n'a pas encore retrouvé son bon état et cela va perdurer encore pendant longtemps.
Tchernobyl pendant la guerre en Ukraine
Le 24 février 2022, pendant la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine a pris sous son autorité les quatre réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Toute la population craint une nouvelle catastrophe comme celle de 1986. Quinze réacteurs sont répartis sur les quatre centrales nucléaires, la plus importante restant celle de Zaporijia avec six réacteurs.
À cause des bombardements en Ukraine, la centrale a subi un incendie mais qui a heureusement été pris en charge par les pompiers ukrainiens. Si jamais elle explosait, les conséquences seraient dix fois plus importantes qu’en 1986. Les Ukrainiens ont dû se réfugier plus loin afin d'éviter de recevoir des rejets radioactifs. Mais pour le moment personne n'est à l'abri d'une nouvelle catastrophe nucléaire.
Présence d’une radioactivité nocive et dangereuse
La radioactivité est toujours présente sur le site mais elle est protégée par un dispositif de confinement. Par conséquent, ce problème fait craindre d'éventuels risques pour la santé et notre environnement. Aujourd'hui, bien que Tchernobyl soit entre les mains des Russes, les Ukrainiens continuent d'habiter et de vivre sur le site.
Le 25 février, le lendemain de la bataille, les autorités ukrainiennes ont annoncé une forte augmentation de la radioactivité mesurée dans la zone d'exclusion, elle a été multipliée par 20 par rapport à son niveau d'origine, ce qui est très inquiétant étant donné le contexte de guerre.
D'après le responsable d'IRSN, le réacteur de la centrale nucléaire pourrait entrer en fusion si une coupure de courant électrique survenait. Et si cela arrivait, surgirait le même problème que lors de la catastrophe de Fukushima au Japon (2011). Pour le moment, la centrale est surveillée. Bien qu'il n'y ait pas de risque de fusion, les ukrainiens ne sont pas rassurés pour autant car tout peut arriver.
Pour résumer, Tchernobyl, tristement célèbre à cause de son grave accident du 26 avril 1986, est maintenant aux mains des Russes. Cette centrale est toujours menacée. Il semble que, si la centrale connaissait une nouvelle explosion, ce serait encore plus grave qu'en 1986. Il faut savoir que le site de Tchernobyl est toujours radioactif même après toutes ces années. Malgré la menace, les Ukrainiens continuent de vivre autour de la centrale malgré la menace invisible que représente la radioactivité.
Guerre, exil et enfermement
"J'ai perdu ma maison, j’ai tout perdu. J'avais un travail là-bas, et maintenant je dois fuir mon pays parce qu'un fou le souhaite, et je ne sais même pas ce qu'il veut", témoigne Alina Kosinska, dentiste à Zaporijjia. Elle nous rappelle que la population, surtout des femmes et des enfants, vit des épreuves terribles, confrontés au départ forcé, à la peur de se retrouver dans un pays inconnu, de perdre leurs repères et surtout, leur vie. Comme l'explique Alina Kosinska, son existence a été bouleversée, elle ressent de la colère et de la tristesse car les civils subissent les conséquences de la guerre.
"Dès le début, j'entendais les bombes près de chez moi à longueur de journée. Trois bombes ont explosé à 500 mètres de ma maison. Les fenêtres et le toit ont été soufflés. J'ai eu peur mais ce n'est pas cela qui m'a aidé à quitter le pays. Je suis partie pour mon enfant. Il a déjà perdu son père à la guerre." Cette femme s’est sentie obligée de quitter son pays ne serait-ce que pour la sécurité de son enfant et non par obligation du gouvernement.
Ces témoignages nous rappellent les difficultés terribles rencontrées en temps de guerre : être obligé de quitter son pays et de ne pas savoir ou aller ; l'enfermement que l'on peut ressentir, contraint de rester chez soi ; la peur et le risque de perdre sa famille, ses amies, son quotidien, ses activités et donc sa vie.