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Le mur de Berlin

Le « rideau de fer » et le mur de Berlin ont été synonymes d’enfermement pour tout monde durant la guerre froide. Il reste présent dans l'imaginaire collectif, une référence pour toute situation historique qui divise un même peuple, à travers la matérialisation d’un nouveau type de frontière, appelée « rideau de fer », dans l’espace auparavant unifié d’une même ville.

 

Le « rideau de fer »

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans un contexte de guerre froide, l’Allemagne, l’Europe et le monde se retrouvent divisés en deux blocs : les États-Unis à l'ouest, l'Union soviétique à l'est, et un « rideau de fer » entre eux. D'abord idéologique, il devient par la suite une frontière matérielle en 1949 peu après le coup d'État communiste en Hongrie. Il est fait de barbelés (la plupart du temps électrifiés), de champs de mines, de miradors et de gardes armées. Le terme de « rideau de fer » provient d'une métaphore popularisée par le Premier ministre britannique Winston Churchill : De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu sur le continent. Voilà ce qu'il a déclaré le 5 mars 1946, dans un discours à l'Université de Fulton aux États-Unis.

Le mur de Berlin

Sur les 1 393 km du rideau de fer déployé par la République démocratique allemande (RDA), la section la plus connue est celle qui traverse la ville de Berlin. Construite dans la nuit du 12 au 13 août 1961, puis renforcée régulièrement au cours de son histoire, cette construction monumentale avait pour but de séparer la partie est de Berlin de la partie ouest. La nuit, des milliers de lampadaires, positionnés tous les 30 mètres, faisaient du mur l'endroit le mieux éclairé de la ville, contrastant avec la pénombre dans laquelle Berlin Est était plongée. Ce mur a divisé la ville pendant plus de 28 ans avant de tomber le 9 novembre 1989, en même temps que le rideau de fer.

La population allemande touchée par le « mur de la honte »

La construction du mur de Berlin, en une nuit, va entraîner l'effondrement de la RDA et la disparition des démocraties populaires. 63 000 Berlinois de l'Est perdent leur emploi à l'Ouest et 10.000 de l'Ouest perdent leur emploi à l'Est. Des milliers de familles sont séparées. Cette frontière dans la ville s’impose tant matériellement, qu’au niveau idéologique et psychologique.

La démolition du mur et ses conséquences

L'affaiblissement de l'Union soviétique, qui s’accentue pendant la période de la Perestroïka, politique de libéralisation conduite par Mikhaïl Gorbatchev à partir de 1986, et la détermination des Allemands de l'Est qui organisent de grandes manifestations, a profondément bouleversé la RDA. Günter Schabowski, membre du Politbüro du Comité Central du Parti socialiste unifié d'Allemagne (RDA) a précipité la chute du mur, de grandes manifestations aboutissent à la chute de la RDA, puis à la Réunification Allemande (RFA : République Fédérale Allemande) allant jusqu'à déstabiliser profondément et durablement le Bloc de l'Est et l'URSS. C'est le moment où s'opère un retournement de valeurs : jusqu'alors associé à la violence et aux victimes, le Mur devient le symbole de la liberté et de la fin de la guerre froide. Cependant, les Allemands de l'Est commencent à s'approprier « leur » Mur dans un sentiment de nostalgie, confrontés au chômage et à une société plus individualiste. Les restes du Mur deviennent une trace du passé, un élément du patrimoine berlinois. Dans les têtes cependant, le mur reste, modelant des préjugés entre les Ossies (anciens citoyens de RDA) et les Wessies (anciens habitants de RFA).

Vers une disparition des frontières de la guerre froide dans les mentalités européennes ?

La réunification de l'Europe est devenue une réalité avec ensuite l'arrivée de dix nouveaux membres le 1er mai 2004, ainsi que celle de la Bulgarie et de la Roumanie le 1er janvier 2007. La crise en Ukraine démontre aujourd’hui une solidarité forte des peuples européens de part et d’autre de cette ancienne frontière qui progressivement s’efface aussi dans les esprits d’Européens qui se trouvent solidaires autour de valeurs communes.