Le 17 mars 2020, des millions de Français se sont retrouvés confinés chez eux. Nombre d'initiatives locales leur ont permis de rester soudés malgré cette situation inattendue. Les Français ont débordé d'imagination pour mettre en place une solidarité inédite.
Afin de montrer leur soutien au personnel médical, à 20 heures, tous les jours, les Français ont applaudi par les fenêtres, les balcons ou les jardins, et ont parfois utilisé des outils comme des casseroles et des cuillères pour faire plus de bruit. Parfois, même des musiciens en ont profité pour jouer. Cette expérience a permis de créer un moment fédérateur dans la journée malgré le confinement.
Certains restaurateurs ont aidé les routiers en leur offrant des repas et en passant un moment convivial. La plupart des Français ont télétravaillé. Pour les autres, les voisins ou les proches se sont organisés pour garder les enfants. Ce confinement a permis de mettre en lumière des métiers qui sont souvent peu visibles et valorisés, tels que les infirmiers, les transporteurs, les livreurs, les caissières, etc.
Beaucoup de citadins ont fait le choix de s’approvisionner chez les producteurs près de chez eux. Ce changement d’habitude leur a permis d’aider des petits acteurs économiques touchés de plein fouet par la situation, mais aussi de consommer des produits locaux et de saison.
Malgré cet enfermement imposé, les Français ont essayé de garder une vie sociale, voire de renouer avec leur famille et leurs amis. Des appels en visio ont été mis en place à l'heure des apéros, des moments d'évasion dans un environnement fixe. Internet a permis aux associations sportives de continuer à partager leur savoir-faire. Des séances de sport ont été mises en ligne, des chorégraphies réalisées en live… La mise en place de ces activités ont permis de rythmer les journées confinées et d’apporter plaisir et réconfort aux Français.
Le sentiment de solitude n’a pas touché tout le monde de la même manière. Il a été amplifié dans certains territoires et a touché plus particulièrement les femmes, les personnes de plus de 85 ans et celles aux revenus modestes, plus fragiles, isolées et souvent enfermées dans un petit espace. Des initiatives ont vu le jour pour lutter contre l’isolement. La Croix-Rouge française a ainsi créé un dispositif de conciergerie solidaire, « Croix-Rouge chez vous ». En contactant le service, les personnes isolées pouvaient bénéficier d’un service d’écoute adapté et de soutien psychologique. Il était aussi possible de commander et de se faire livrer par des bénévoles de la Croix-Rouge des produits de première nécessité ou des médicaments sur ordonnance. Ces initiatives d’entraide étaient destinées à accompagner les personnes âgées et leurs aidants dans la recherche de solutions adaptées et de proximité.
L'association Une lettre un sourire a été créée pour lutter contre l'isolement des personnes âgées. Elle a perduré et égaye toujours le quotidien des personnes isolées.
Pour apporter de l'aide aux personnes âgées, la livraison de produits de première nécessité a aussi été mise en place par des volontaires ou de jeunes voisins qui sont allés faire les courses à leur place afin de leur éviter le déplacement et le risque face au virus.
Des jeunes étudiants ont donné de leur temps, comme Chloé, une parisienne, qui continue à rendre régulièrement visite à sa voisine Marguerite, une personne âgée. Et c’est depuis devenu une habitude. Chloé confie : « Je n’ai pas forcément l’habitude de parler à des gens que je ne connais pas trop mais là, il y a eu un petit tilt la deuxième fois qu’on s’est vues ».
L’État a également joué un rôle important. Une aide pour le loyer de 300 € a par exemple été donnée aux Français les plus en difficulté ; ont été mis en place la prime auto, la prime vélo, la prime jeune, les chèques-vacances... Pour les étudiants, les salariés, les chômeurs ou les entrepreneurs, les pouvoirs publics ont mis en place une série de mesures pour faire face à la crise créée par la Covid.
Deux ans plus tard, certaines actions créées pendant le premier confinement comme les applaudissements ou encore les appels téléphoniques n’existent plus, alors que la pandémie n'est pas terminée. Mais il subsiste cependant quelques bonnes habitudes et la prise de conscience de notre inégalité face à la situation inédite que nous avons connue.